TOR des Géants : nutrition et mental avec Clément

TOR des Géants : nutrition et mental avec Clément

Plonger dans l’univers du TOR des Géants, c’est entrer dans une aventure hors normes. Cette course mythique en vallée d’Aoste attire chaque année les passionnés d’ultra-trail du monde entier. À quelques heures du départ du Tot Dret (130 km et plus de 12 000 m de dénivelé), nous avons rencontré Clément, traileur expérimenté basé en Haute-Savoie et utilisateur fidèle des produits COOKNRUN. Il partage avec nous sa préparation, ses choix en nutrition, ses routines, mais aussi son état d’esprit face à ce défi exceptionnel.


Salut ! Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots : qui tu es et ce qui t’a amené à l’ultra-trail ?

Salut, moi c’est Clément, j’ai 38 ans, papa d’un petit garçon de 10 mois et demi.  Basé en Haute-Savoie,  je pratique le Trail depuis 13 ans, et l’Ultra depuis… 11 ans (oui, oui, le virus de l’effort « long » m’a contaminé rapidement) 
Ce qui m’a amené à la pratique, c’est sans aucun doute le fait d’avoir travaillé pendant 4 ans pour l’équipementier Raidlight, basé en Chartreuse. Terrain de jeu illimité, accès facilité à mes premiers dossards et équipements, collègues "traileurs" : bref en 2011, l’aventure commence ! Et elle continue encore aujourd’hui.

Le TOR des Géants, c’est une course mythique. Qu’est-ce que ça représente pour toi d’être au départ ?

En effet, c’est un mythe. Certes, j’ai eu la chance de participer à de très nombreuses courses de l’UTMB : UTMB, PTL, CCC, TDS. 
Mais le TOR, cet événement en vallée d’Aoste, début septembre, avait quelque chose de particulier, d’attirant, d’intriguant et de mythique de par l’extrême longueur et difficulté de ses courses phares. Cette année, j’ai décidé de franchir le cap, et de découvrir l’événement par une plus petite porte avec ce format plus « raisonnable » de 130 km qu’est le TOR Dret. Évidemment, à J-2 du départ, l’excitation est à son comble, car je ne connais le Tor que par le prisme des réseaux sociaux. Hâte de le découvrir en vrai !

Routine sportive & préparation

©Nicola_Biagetti

Comment se déroule une semaine type d’entraînement dans ta vie ?

Alors je suis très loin d’être un exemple, puisque je ne suis que très rarement des plans d’entraînement stricts et précis. Globalement, j’écoute énormément mes sensations, en appliquant évidemment quelques principes et séances élémentaires : Endurance fondamentale, fractionné (plus rare me concernant) et alternance sorties longues et randonnées. Bref, j’essaie, tant que possible, de passer du temps en montagne, mais je serais bien incapable de vous décrire une semaine d’entraînement type.

Est-ce que tu as une routine ou un rituel particulier avant une grande course ?

Pas vraiment, non. Mais le point commun, c’est la concentration nécessaire à chaque départ de course : préparation du sac sans oublier tout le matériel obligatoire, trajet jusqu’au départ, repas d’avant-course, récupération du dossard, rétro-planning. Au final, la charge mentale de l’avant-course est bien plus importante que la course elle-même. 

Pour cette étape de 130 km, comment t’es-tu préparé spécifiquement ?

Les grandes étapes de cette préparation ont été : 
  1. Une saison sur « route » en tout début de saison, pour gagner en vitesse, avec les 10 km d’Annecy en avril.
  2. Quelques trails courts en mai / juin (Tour du Môle, Trail du Salève,…) pour commencer à travailler le dénivelé et les terrains techniques.
  3. Un 1er trail « long »  de 76 km et 6100 D+ début juillet pour se remettre sérieusement dans le bain
  4. Un été en alternant sorties Trail, PPG et randonnées... avec mon fils de 11 kg sur le dos. Du bon travail de charge !!

Quelle portion du parcours tu redoutes le plus… et laquelle tu attends avec impatience ?

Je ne me suis pas vraiment projeté dans le parcours. Mais à 48 h du départ maintenant, je peux dire que je redoute les nuits très fraîches annoncées. Certains coureurs actuellement sur le 450 km ont eu de la neige sur le parcours sur les portions à plus de 3 000 m d’altitude.
Ce que j’attends avec le plus d’impatience, c’est le passage au Col de Malatra. C’est un col mythique, très alpin, le dernier à franchir avant de plonger sur la longue descente vers Courmayeur. Si on arrive jusque-là, normalement au petit matin le jeudi 18, il y a de grandes chances d’être finishers.

Nutrition & stratégie de course

Dans une course aussi longue, la nutrition est clé. Comment tu l’organises ?

En effet, il est capital de bien s’alimenter sur un effort aussi long. 
Ma routine est de prendre 2 barres COOKNRUN Energy + 1 Pom’Potes toutes les 2 h, et de m’arrêter évidemment à tous les ravitaillements en privilégiant les aliments salés, type soupe, pâtes ou encore jambon blanc. Finalement, on perd énormément de sel sur ces efforts longs. Les aliments salés sont donc privilégiés, d’autant plus que la saturation en sucre arrive vite. 
Sur le Tor, il y a des ravitaillements tous les 7 à 10 km. Donc on peut dire qu’on est bien aidés par la course à ce niveau-là, loin du modèle des courses en semi-autonomie, type PTL.

Tu es habitué à utiliser nos barres COOKNRUN : à quel moment tu les consommes, et pourquoi ?

En effet, je suis un fervent utilisateur des barres énergétiques bio, et ce déjà lors des entraînements. En compétition, comme dit précédemment, ma routine est d’environ 1 barre par heure, en montée, tout en restant attentif à mes envies et à ma sensation de faim sur le moment.
Je les consomme car je sens que contrairement à certains autres produits sur le marché, le pic glycémique est faible et donc maîtrisé. Il me permet de rester dans une zone où je n’aurai pas de coup de barre (sans mauvais jeu de mot) pour gérer la suite. Bref, je sens qu’il y a beaucoup d’éléments naturels, pas de sucres ajoutés, et que leur consommation régulière me réussit plutôt bien !

Comment tu gères l’hydratation et la digestion sur un effort de plusieurs dizaines d’heures ?

Mes quelques rituels :
- Tester systématiquement et régulièrement tous ses produits avant une compétition. 
- Boire régulièrement de petites gorgées, en alternant eau dans une flasque, et complément alimentaire de poudre BCAA dans l’autre.
- Ne jamais manger « lourd » au risque de trop solliciter le système digestif. Et le sang est déjà occupé à faire tourner les jambes.
- Privilégier la soupe sur les ravitos. Elle réchauffe, hydrate, remonte le taux de sel et se digère facilement. C’est à mon sens, un aliment clé en ultra-trail.

Est-ce que tu as une petite astuce nutritionnelle qui fait la différence pour toi ?

MMMhhhh pas vraiment. Mais quelque chose me dit que je pourrais trouver mon astuce dans la gamme COOKNRUN, notamment les Ultra Crackers ❤️

Ressenti, émotions & mental

©Oliver Gough

En pleine course, quand tu te retrouves seul dans la nuit, à quoi tu penses ?

Un point important que je n’ai pas abordé. Je ne vais pas courir seul. Je serai accompagné d’un ami, avec lequel nous avons déjà parcouru de belles aventures en montagne, que ce soit à ski ou en ultra-trail.
Donc ce Tor130 sera sous le signe du partage et de l’entraide, pour venir justement contrer cette solitude, pas toujours facile à gérer, seul dans la nuit.
Mais avec le recul d’expériences passées, ces moments seuls en montagne ressemblent pour ma part à des séances de méditation : on est centré sur soi, en pensant au prochain sommet, au prochain col, au prochain ravito.

Qu’est-ce qui te fait tenir quand la fatigue ou le doute s’installent ?

Pour ma part, je dois admettre que dans ces moments-là, ma force c’est les autres. Je cherche de l’aide dans le regard des spectateurs, les messages des amis, l’aide de la personne qui gère mon assistance, le soutien de mon binôme de course. J’ai toujours dit et aimé cette phrase : « L’ultra-Trail est un sport collectif ».
Je sais d’expérience qu’en ultra, c’est un peu les montagnes russes des sensations et émotions. Dans un mauvais moment de fatigue et de doute, je sais désormais qu’un moment meilleur va ensuite arriver.

As-tu déjà vécu un moment très difficile en course qui t’a marqué, et comment tu l’as surmonté ?

Le moment le plus difficile est sans aucun doute lors de la PTL 2022, au soir du 2e jour. Nous sommes une équipe de 3 coureurs. À ce moment-là, nous avons passé plusieurs heures à « jardiner » (la course est sans balisage, nous devons nous-mêmes nous orienter), le terrain ultra technique sur du hors-sentier a rendu notre progression très lente, je me suis blessé assez sérieusement au coude en chutant, et par-dessus tout, nous sommes éreintés en ayant fait à peine 1/3 de la course. Bref, la décision est prise dans ma tête : nous abandonnons, le défi est trop lourd, trop grand, trop démesuré.
Mais l’un de nous garde une lueur d’envie, et nous pousse à aller un peu plus loin… au prochain ravito. Nous retrouvons finalement des couleurs, et irons au final bien plus loin…. L’épilogue malheureux de notre abandon 3 jours plus tard nous aura tout de même donné l’impression de vivre pleinement cette course, et d’honorer cette course démesurée.
En résumé,  c’est encore la force du collectif qui nous a permis de surmonter ce moment !

Est-ce qu’il y a aussi des instants magiques que tu attends : lever de soleil, passage de col, ambiance au ravito ?

Un moment fort déjà, c’est le départ. L’arrivée aussi, car elle symbolise l’accomplissement et la réussite du défi relevé. Pour le reste, je peux difficilement l’imaginer : la course qui nous attend nous construira d’elle-même ses instants magiques. C’est la définition même de l’aventure. Allez, une petite chose dont j’ai tout de même rêvé : passer le col de Malatra au lever du soleil, ne laissant plus que devant nous cette longue descente vers l’arrivée.

Motivation & projection

Qu’est-ce qui te pousse à te lancer dans un défi aussi extrême ?

La beauté des paysages, l’adrénaline, l’ambiance, et les émotions que terminer une telle course procure. Je dis souvent que quand on s’achète un dossard (parfois onéreux sur les courses les plus prestigieuses), on s’achète un souvenir !

Est-ce que tu cours surtout pour te dépasser toi-même, ou aussi pour inspirer d’autres personnes ?

Je fais ça pour moi-même à 100%. Je n’ai pas la vocation ni la prétention de pouvoir inspirer d’autres personnes. Après, si cela se fait spontanément,  je serai ravi de leur donner mes quelques « astuces »  de coureur amateur aux personnes souhaitant se lancer dans l’Ultra !

Quand tu franchiras la ligne d’arrivée, qu’est-ce que tu penses ressentir ?

Alors on va plutôt dire « si »  je franchis la ligne d’arrivée (ce qui n’est jamais gagné au départ d’une telle course), je pense ressentir de la fatigue d’abord, de la fierté ensuite. Enfin, si j’aime particulièrement ce sport, c’est qu’il permet d’apprécier de nouveau les choses les plus simples de la vie à un niveau supérieur : la bière d’après-course d’abord, puis le repas, le goût d’un café, la chaleur d’une douche et la douceur d’un lit confortable. Ces choses si banales prennent alors une tout autre valeur après 40 h passées en montagne...

Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui rêve un jour de courir le TOR des Géants, quel serait-il ?

Alors je pense que je serais bien plus à même de répondre à cette question dans quelques jours. Pour le moment, je ne suis qu’un « rookie » du Tor, juste prêt à prendre le départ !

Un mot pour finir, à tes proches, supporters, ou à ceux qui suivent ta course ?

À tous ceux qui me soutiendront par leurs messages et pensées : un grand merci. Le suivi live c’est par ici : https://live.torxtrail.com/rankings/#/race/2025TOR130/192129 »
Let’s Rock the Tor !

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