Courir le Tour du Mont Blanc, c’est plus qu’un défi sportif : c’est une immersion totale dans la montagne, une quête de liberté, et une leçon de patience.
Cet été, Astrid a choisi de relever ce projet unique : boucler le Tour du Mont Blanc en 4 jours, en courant.
Un défi symbolique et personnel
C’était à la fois un défi personnel et une quête de liberté. J’avais besoin de me confronter à quelque chose de symbolique, mais qui sortait des courses, et des prépa que j’avais eu l’habitude de faire ces derniers mois. Je voulais voir ce que j’étais capable de faire sur plusieurs jours, dans la nature et sans chrono.
Le Tour du Mont Blanc, c’est un parcours mythique et chargé d’émotions qui m’a paru tout de suite comme évident pour ce projet car, je vis à Passy à côté de cette grosse montagne depuis petite, et en septembre, je commencerais une nouvelle vie sur Annecy donc j’avais envie de marquer un peu mon été dans la vallée.
Pour la durée, j’ai choisi 4 jours, car j’avais envie de le vivre de manière intense, en courant, au rythme de mes sensations. Ça me permettait de courir et d’aller chercher le dépassement tout en prenant le temps de profiter.
Une préparation sans plan figé
Pour être toute à fait honnête, je n’ai pas fait de préparation particulière. Dans mon quotidien cet été, j’ai cherché à profiter et à prendre du bon temps en montagne. Donc dès que j’en avais l’envie, je partais faire du trail et aussi quelques séances sur route.
Jai préparé aussi le 42 km du marathon du Mont Blanc au mois de juin, donc j’ai pu faire quelques sorties trail qui m’ont aidé à préparer mon corps à l’effort en altitude et sur des terrains un peu plus techniques.
Côté mental, pas vraiment de préparation non plus, si ce n’est essayer d’organiser comme il faut ce séjour, et d'anticiper les imprévus pour ne manquer de rien, et pouvoir apprécier au maximum ces 4 jours. Dans le fond j’appréhendais un peu, car je n’avais jamais enchainé autant de kilomètres sur 4 jours, mais j’avais surtout très très hâte.
Des paysages inoubliables et des rencontres
Des moments marquants, il y en a beaucoup, mais la rencontre avec Elodie la veille, qui m’accompagnait sur ce projet en fait parti. La surprise de trouver mon papa au refuge le deuxième soir, puis mes copains qui étaient montés pour nous rejoindre pour le repas. Il y a aussi eu ma maman et JP que j’ai croisé dans un chemin le dernier jour, montés pour nous encourager. Il y avait aussi toujours les copains Raph, Max, Joana et Jeremy qui étaient là le dernier jour à faire des apparitions au bord de la route ou des chemins pour nous encourager avant la fin. À l’arrivée à Chamonix, ils étaient tous là pour nous attendre, ça m’a fait énormément plaisir.
Il y avait aussi les discussions avec d’autres coureurs ou randonneurs dans les chemins et aux refuges. Chacun de ces moments m’ont rappelé que l’émotion naît souvent dans l’inattendu, dans les petits riens et que la course à pied n’est pas un sport solitaire, mais bien un sport qui se partage.
En termes de paysages, j’ai vraiment vu des paysages qui m’ont fait réfléchir à la chance que j’avais d’être là. Je pense notamment au sommet, après le col du bonhomme. A la descente vers Courmayeur, après le col de la Seigne. Le petit chemin et les myrtilles avant de rejoindre La fouly et aussi la beauté des paysages avant d’atteindre le col la Forclaz. J’ai adoré la beauté et l’immensité des montagnes mais aussi la facilité de courir sur ces chemins très roulants, ce qui était super agréable !
Nutrition : entre plaisir et efficacité
Je savais que l’alimentation allait être clé. J’ai priorisé des aliments classiques de mon quotidien (babybel, haribo, pomme-pote) plutôt que de la nutrition sportive, car on ne transportait pas de pique-nique et je souhaitais quand même manger des petites choses qui me faisaient plaisir. J’avais quand même emporté, des barres (notamment celles au chocolat menthe que j’adore) et des fruits secs.
Pour le soir, j’avais emporté les tartinables houmous et tomates pour accompagner l’apéro au refuge, malheureusement, nous arrivions toujours à des horaires trop tardifs et nous devions directement passer à table (repas à 19h pétantes dans les refuges !). Mais je me suis empressée d’en manger à l’apéro avec mes copains la semaine qui a suivi, pour fêter la fin de ce beau projet, et c’était délicieux !
Un projet à deux et des petits souvenirs
Nous n'avons pas vraiment eu de moment imprévu, tout s’est bien déroulé, si ce ne sont les passages à travers les vaches, qui nous faisaient bien peur. On cherchait donc des randonneurs avec qui traverser pour nous éviter un gros détour.
Les paroles marquantes venaient d’Élodie, lorsqu’elle m’expliquait qu’elle était heureuse que l’on soit deux pour la motiver à se dépasser chaque jour sur ce TMB. Ça m’a fait chaud au cœur de pouvoir partager ce projet à deux.
Patience, résilience et lâcher-prise
Cette aventure m’a surtout appris la patience, la résilience, et la beauté du lâcher-prise, une forme de dépassement et de performance différente de ce que je peux connaître sur des courses.
Pour la suite ? Je réfléchis à une traversée plus longue, ou un petit peu plus dur. Peut-être un GR. J’aimerais beaucoup faire Chamonix - Annecy en 2 jours, pour relier mes deux chez-moi.
Une émotion à retenir : la gratitude
La gratitude. Pour mon corps, pour les montagnes, pour les rencontres, pour le soutien de mes proches et la chance d’avoir un corps qui me permet de réaliser ça. Quand on court là-haut, avec le cœur qui bat fort et le souffle court, on se sent vivant. C’est un privilège. Et j’espère que ça inspirera d’autres personnes à sortir, à tenter, à se lancer des projets qui leur tiennent à cœur.